© Charline Caro

Karine MonierIngénieure de recherche au laboratoire Physiopathologie et génétique du neurone et du muscle

Médaille de cristal du CNRS

Les travaux de Karine Monier ont mené à l’élaboration et à la valorisation de tampons de clignotement innovants pour l’imagerie de super-résolution en trois couleurs. L’ingénieure de recherche en nanoscopie à l’Institut-NeuroMyoGène - Physiopathologie et génétique du neurone et du muscle (CNRS/Inserm/Université Claude Bernard Lyon 1) est récompensée par la médaille de cristal du CNRS.

Seule dans sa bulle ou en équipe, Karine Monier aime réfléchir à la création de nouvelles expériences qui aideront à la compréhension de mécanismes scientifiques complexes. Ses travaux, à l’interface entre biologie, physique et chimie, ont notamment mené à l’élaboration d’un tampon de clignotement spécifique à la technologie d’imagerie de super-résolution dSTORM1  qui représente une avancée majeure dans la localisation de molécules uniques.

Ce tampon consiste en un agent chimique réducteur contenu dans un environnement dépourvu d’oxygène. En 2014, l’ingénieure de recherche en nanoscopie et ses collègues2  parviennent à éliminer physiquement l’oxygène en le remplaçant par un gaz inerte. Cette approche allonge la durée d’efficacité du tampon qui passe de quelques heures à plusieurs semaines. Il devient alors possible de préparer ce tampon en amont de la préparation des échantillons biologiques qui sont à leurs tours de meilleure qualité. Riche de ce résultat, Karine Monier développe ensuite un nouveau tampon qui permet la détection de la couleur verte à l’imagerie dSTORM qui était jusqu’alors capable de détecter uniquement les couleurs dans les nuances de rouges.

Ces innovations ont été transférées à la société Idylle afin de bénéficier plus largement à la recherche. « Mon objectif a toujours été de démocratiser la microscopie dSTORM en développant des outils dédiés aux biologistes. Je trouve une véritable écoute à mes travaux tant dans le monde académique qu’industriel », partage Karine Monier. Cette visibilité a également mené à un contrat de collaboration entre son laboratoire et la Société de microscopie américaine Bruker autour de la gestion d’un instrument de pointe avec une résolution jusqu’à 20 fois plus élevée qu’en microscopie traditionnelle. 

En 2024, Karine Monier est récompensée par la médaille de cristal du CNRS. « C’est une consécration professionnelle qui se répercute positivement dans tous les domaines de ma vie. Ce travail de longue haleine me permet désormais d’investiguer la structure nanométrique de corps nucléaires impliquées dans la sénescence cellulaire », confie l’ingénieure. Maîtresse d’apprentissage d’un ingénieur qu’elle forme3 , elle aide aussi ses collègues de l’institut dans l’acquisition et l’analyse de leurs échantillons autour notamment de maladies neuronales ou musculaires.

  • 1Microscopie à reconstruction optique stochastique directe
  • 2Christophe Place du Laboratoire de Physique (CNRS/ENS de Lyon) et Arnaud Favier du laboratoire Ingénierie des matériaux polymères (CNRS/Insa Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1/Université Jean Monnet)
  • 3Au sein de l’équipe de Patrick Lomonte (INMG-PGNM)