Financement européen sur la cicatrisation

Vie institutionnelle Biologie

Le Laboratoire de biologie tissulaire et ingénierie thérapeutique vient de décrocher le financement européen Doctoral Networks des actions Marie Skłodowska-Curie pour un projet sur la cicatrisation porté avec 13 partenaires : le projet REMOD-HEALING.

La cicatrisation des plaies est un processus physiologique conduisant à la restauration de l'intégrité de la barrière cutanée après une blessure. Un grand nombre de facteurs (taille et emplacement de la plaie, agents pathogènes extérieurs, vieillissement, comorbidités, maladies génétiques) peuvent affecter la cicatrisation et empêcher sa résolution normale, conduisant à des plaies qui ne cicatrisent jamais (plaies chroniques) ou qui cicatrisent de manière aberrante (par exemple avec des cicatrices rigides et peu esthétiques ou une dermonécrose). Les troubles de la cicatrisation des plaies touchent jusqu'à 6 % de la population adulte dans le monde et ce chiffre devrait continuer à augmenter en raison du vieillissement de la population et de l'incidence croissante des maladies métaboliques. Par ailleurs, les solutions thérapeutiques actuelles manquent d'efficacité et il existe un besoin urgent de meilleurs outils de diagnostic pour améliorer le traitement des plaies.

 

Avec le projet REMOD-HEALING, le consortium s’attaque au fardeau des plaies pathologiques en exploitant l'énorme réservoir de cibles thérapeutiques et de biomarqueurs associés au remodelage de la matrice extracellulaire dans les plaies cutanées. Leur approche innovante consiste à analyser, modéliser et cibler les modifications aberrantes de cette matrice dans laquelle s’agencent les cellules. Ces modifications sont induites par des enzymes dites « protéolytiques » : connues pour briser les liaisons peptidiques des protéines en utilisant des molécules d'eau, elles sont impliquées dans divers troubles de la cicatrisation (ulcères chroniques, épidermolyse bulleuse, dermonécrose induite par les morsures de serpent). L’hypothèse des scientifiques de REMOD-HEALING est que la qualité de la matrice extracellulaire façonnée par ces enzymes dicte la qualité de la régénération tissulaire. Ils ont donc réuni une équipe de 14 partenaires européens et latino-américains pour offrir une formation d'excellence à 12 doctorants. Les doctorants du projet bénéficieront notamment de séjours courts chez d'autres partenaires impliqués pour découvrir différents environnements de recherche. Les enjeux du réseau doctoral sont de développer les compétences transférables, le potentiel créatif et l'esprit d'innovation des doctorants, leur ouvrant des perspectives de carrière dans les milieux académique et non académique. 

Concepts et méthodologie du projet REMOD-HEALING (Illustration créée avec Biorender)

Coordonné par le Laboratoire de biologie tissulaire et ingénierie thérapeutique, le projet REMOD-HEALING représente une avancée significative dans la recherche sur la cicatrisation des plaies, avec des implications potentielles majeures pour la santé publique et la médecine régénérative. Le financement européen Doctoral Network couvre la rémunération des doctorants, les frais de recherche, de formation et d’échanges scientifiques, ainsi que les frais de gestion et les coûts indirects, avec un budget total de 3,6 millions d'euros. En tout, cet appel à projets soutiendra 149 réseaux de formation doctorale et plus de 1800 doctorants pour un budget total de 608,6 millions d'euros. La France, avec un budget de 54,5 millions d'euros, se classe en troisième position parmi les pays bénéficiaires, après l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Vue d’ensemble de la formation prévue pour les doctorants du consortium REMOD-HEALING

Vue d’ensemble de la formation prévue pour les doctorants du consortium REMOD-HEALING

 

 

Contact scientifique : Catherine Moali, LBTI, catherine.moali@cnrs.fr