Bourse européenne prestigieuse pour deux chercheuses clermontoises

Communiqué de presse Distinction

Le Conseil européen de la recherche (ERC) vient de communiquer la liste des bénéficiaires des bourses « Starting grant ». Clermont-Ferrand compte deux projets : l’un en lien direct avec le changement climatique et l’autre dans le domaine du vivant.

Projet HAVEN* : étudier les aérosols marins

Clémence Rose
© Alexandre Rapp

Porté par Clémence Rose, chargée de recherche CNRS au Laboratoire de météorologie physique (LaMP, CNRS / Université Clermont Auvergne)

Les océans recouvrent plus de 70 % de la surface de la Terre et constituent à ce titre l’une des sources d’aérosols naturels les plus importantes. De par leur rôle dans la formation des nuages marins et l'impact qu'ils ont ensuite sur les propriétés nuageuses, les aérosols marins sont considérés comme une composante essentielle du système climatique. Ils exercent notamment un contrôle sur la capacité des nuages à réfléchir le rayonnement solaire vers l'espace (d’importance particulière au-dessus de la surface sombre que constitue l’océan), influençant par ce biais la température de l’eau et, à terme, le climat global. Les travaux récents menés par le LaMP dans le cadre d’un précédent projet européen (projet ERC Sea2Cloud) ont permis de documenter le processus de formation de ces aérosols en haute mer, à proximité de la surface des océans. Le projet HAVEN va maintenant permettre d’étudier ce processus à une altitude un peu plus élevée : la troposphère libre. Les aérosols formés dans cette zone pourraient bien constituer le support principal à la formation des nuages marins de basse altitude. Pour cela, les scientifiques vont collecter des données à l’observatoire du Maïdo : un site idéal pour l’étude des aérosols marins, situé en altitude sur l'île de la Réunion. Cela leur permettra d’initier une démarche de modélisation des processus en jeu, puis d’entreprendre une étude détaillée de leurs impacts sur les nuages et leurs propriétés.

* HAVEN : High above the ocean: unexplored molecular processes

 

Projet MeioPoly* :
Comprendre la génétique des espèces hybrides

Heïdi Serra
© G. Sallès, 2021

Porté par Heïdi Serra, chargée de recherche CNRS à l’Institut de génétique, reproduction et développement (iGReD, CNRS / Inserm / Université Clermont Auvergne).

L’hybridation entre espèces apparentées peut conduire à la formation d’une nouvelle espèce, souvent plus vigoureuse que ses parents. C’est le cas de nombreuses plantes sauvages et cultivées telles que le blé et le colza. Ces individus contiennent, dans chacune de leurs cellules, l’ensemble des chromosomes issus de ses progéniteurs. Comment les génomes d’espèces différentes interagissent-ils quand ils se rencontrent pour la première fois ? Comment se reconnaissent-ils ? Comment apprennent-ils à vivre ensemble avec le temps ? Le projet ERC porté par Heïdi Serra vise à élucider les processus évolutifs permettant la stabilisation et le succès de ces espèces, grâce à la production et l’analyse d’hybrides synthétiques au laboratoire. Il permettra notamment de comprendre les mécanismes permettant la production de gamètes viables, et ainsi assurer leur fertilité.

* MeioPoly : Meiotic Adaptation to Allopolyploidyx

Les bourses Starting Grant du Conseil européen de la recherche

s'adressent à de jeunes chercheurs souhaitant lancer leurs propres projets. L'objectif est de financer des projets de recherche exploratoire sur une durée maximale de 5 ans et un budget moyen de 1,7 millions d'euros. 400 scientifiques (43% de femmes) en Europe ont obtenu cette bourse, pour un montant total de 628 millions d'euros issus du programme cadre Horizon Europe. Le Conseil européen de la recherche avait reçu 2 696 candidatures, soit un taux de succès d’environ 15%. Les lauréats sont de 44 nationalités différentes. Parmi les pays qui comptent le plus de projets, on note l'Allemagne (87), la France (50, dont 20 CNRS), les Pays-Bas (44) et le Royaume-Uni (32).

Contact

Sébastien Buthion
Responsable communication CNRS Rhône Auvergne