© Vincent Moncorgé - CNRS / Femmes & Sciences / Université Clermont Auvergne - La science taille XX elles - 2024

Apolline LecerclePhysicochimiste

Apolline Lecercle est docteure ingénieure chez Michelin et marraine de l’association Elles bougent qui promeut les sciences auprès des jeunes filles. En science comme en sport, elle aime relever les défis et repousser les limites, mais en la jouant toujours collectif.

Apolline Lecercle se souvient d’un tournant dans son approche des sciences. En 2012, la jeune femme, âgée de dix-neuf ans, est en stage au CERN, l’actuelle Organisation européenne pour la recherche nucléaire. Fascinée par l’engouement et l’engagement de l’équipe de recherche passionnée qui l’entoure, Apolline Lecercle ressort de cette expérience changée mais aussi convaincue : elle aussi sera docteure en thèse. Suit une nouvelle rencontre décisive à l’INSA de Lyon (Institut National des Sciences Appliquées) avec… la corrosion ! Le courant passe instantanément : « Les oxydes c’est joli, c’est assez gracieux. On s’est tout de suite bien aimées, la corrosion et moi », raconte-t-elle avec amusement. Quand Michelin lui propose de faire de la corrosion son sujet de thèse, elle accepte immédiatement. Passionnée par le sport, elle adore relever les défis et cet abord des sciences par la pratique lui correspond bien. Après sa thèse soutenue en 2018, elle intègre le groupe Michelin en tant qu’experte corrosion. Cinq ans plus tard, nouveau challenge : Apolline Lecercle quitte son poste d’experte corrosion pour se lancer dans la conception de matériaux polymères. Au quotidien, elle accompagne doctorant·es, alternant·es et stagiaires et participe activement à créer du lien entre les individus qui gravitent autour d’elle, mettant ainsi un point d’honneur à privilégier toujours la réussite collective. Ce qui l’anime, c’est cette envie de se dépasser pour les autres, d’avancer ensemble vers un objectif commun. Apolline Lecercle en est convaincue : la connaissance fait partie de ces choses qui nous font grandir lorsqu’on la partage. Un idéal qu’elle met en pratique au printemps 2023, en participant à un projet solidaire fou : le raid Amazones en binôme. Durant cette aventure de dix jours, elle allie sport et sciences, repoussant ses limites sur un vélo, un canoë ou dans ses chaussures de trail, tout en partageant son goût des sciences avec ses concurrentes et la jeunesse sri-lankaise. Devenue depuis marraine de l’association Elles Bougent, qui met en avant les sciences auprès des jeunes filles, l’ingénieure énergique en est la preuve : « On peut être une femme et une scientifique impliquée et reconnue, une femme et une sportive assidue et engagée. Il n’existe pas de barrière insurmontable pour celles et ceux qui font du partage et de la détermination leurs alliés les plus précieux. »