© Vincent Moncorgé - CNRS / Femmes & Sciences / Université Clermont Auvergne - La science taille XX elles - 2024

Séverine MouneVolcanologue

Séverine Moune est physicienne adjointe en volcanologie au Laboratoire Magmas et Volcansbor . Scientifique globe ‑trotteuse, elle se passionne pour l’étude des gaz volcaniques.

Séverine Moune se souvient comme si c’était hier de ce voyage familial à Yellowstone, aux États-Unis, au cours duquel elle a rencontré sa passion : les sciences de la Terre. Fascinée par les geysers, enivrée par l’odeur des gaz volcaniques, elle découvre des bassins aux mille couleurs et des jets d’eau brûlants expulsés dans les airs jusqu’à 90 mètres de hauteur. Une véritable éruption intérieure pour la jeune femme de dix-huit ans. C’est décidé : elle explorera les volcans. Rien ne prédestinait pourtant cette Ariégeoise, qui a été élevée loin de toute université, à une carrière scientifique ! Après une première année de physique et une licence en sciences de la Terre à Toulouse, l’étudiante décide de suivre son intuition volcanique. Elle quitte la ville rose pour Clermont-Ferrand, direction le Laboratoire Magmas et Volcans (UMR 6524, CNRS - UMR 163, IRD/UCA) pour continuer sa formation. Là, elle s’intéresse au processus de dégazage volcanique, sujet de sa thèse. Ses objets d’étude ? Deux volcans actifs bien différents : l’un explosif, le volcan Hekla en Islande, l’autre au dégazage passif continu, le volcan Masaya au Nicaragua. Puis elle poursuit ses explorations à Hanovre en Allemagne, à l’Institut de Minéralogie, avant d’intégrer définitivement le LMV (UMR 6524, CNRS - UMR 163, IRD/ UCA) avec un poste permanent en tant qu’enseignante ‑chercheuse. Amérique Centrale, Amérique Latine, Canada, Islande, Petites Antilles, Réunion, Nouvelle ‑Zélande… Séverine Moune, aujourd’hui physicienne adjointe en volcanologie, parcourt le monde pour prélever les gaz des volcans et rapporter des échantillons au laboratoire. Étudier ces gaz, du magma profond à la surface, est crucial, car ils contrôlent le style et la force d’une éruption. Ils ont aussi un impact sur la chimie de l’atmosphère, donc sur le climat et sur la santé des populations environnantes. En plus de cela, cette scientifique passionnée a pour mission l’observation et le suivi de l’activité des volcans de France et d’outre-mer, notamment la Soufrière de Guadeloupe. Elle analyse la composition des gaz volcaniques pour détecter de potentiels signes de réactivation ou d’éruption. « J’ai l’impression d’avoir plusieurs métiers en un, c’est très stimulant ! » Physicienne adjointe en volcanologie, enseignante, directrice adjointe de l’Observatoire volcanologique et sismologique de Guadeloupe de 2018 à 2021… Et même éditrice ! Cette année, Séverine Moune co-édite en effet une édition spéciale d’un magazine de renommée internationale, « Women in Science : Volcanology », pour montrer tout ce que les femmes apportent à la science. « Parcourir le monde et être scientifique quand on est mère de deux enfants est loin d’être évident tous les jours », concède - t -elle. « Mais je suis ravie de montrer que mon métier est compatible avec une vie de famille. Le fait d’être une femme n’a jamais été une barrière pour poursuivre mon chemin universitaire et mon parcours professionnel. »

  • borLaboratoire IRD/UCA/CNRS de l'Observatoire de Physique du Globe de Clermont-Ferrand